Fleuron de la charcuterie et du savoir-faire normand et breton, l’andouille de Vire est un produit ancien, savoureux et longtemps fêté par les gourmets. Aujourd’hui parfois mal connue en dehors de sa région natale, l’andouille mérite de revenir en lumière et d’être souvent proposée par les bonnes adresses et à la table des amateurs du « bien-manger ». Bio, saine et bien cuisinée, nul doute qu’elle ne fasse de nombreux adeptes et retrouve son lustre.
L’andouille de Vire : qu’est-ce que c’est ?
Originaire du la petite ville de Vire dans le Calvados, elle est la plus connue des andouilles bretonnes et normandes, entre celles de Guémené et de Dinan ou langouille. La recette traditionnelle de la Maison Lefebvre fait une sorte de saucisson en boyau naturel, garni du gros intestin et de l’estomac du porc. Sa fabrication repose sur la salaison et le fumage au bois de hêtre après une mise en forme en ellipse. Elle prend une couleur noire distinctive. Enfin, dessalée, elle est cuite au court-bouillon.
C’est un produit charcutier délicat, sans ajout de matières grasses. Rendue populaire dès le Moyen-âge par Rabelais, elle fut de tout temps de consommation très courante. Au XVIIIe siècle, elle trône sur les opulentes tables bourgeoises. Sa production s’industrialise à Vire en 1975 avec le charcutier Charles Armand, ce qui la rend populaire partout en France.
Comment la déguster ?
L’andouille de Vire étant une charcuterie, elle trouve naturellement sa place en entrée d’un repas traditionnel ou gastronomique. Mais il est tout à fait possible de surprendre la tablée avec des présentations moins fréquentes et tout aussi savoureuses.
L’andouille de Vire en entrée
Qui ne se rappelle les plats de charcuterie de notre enfance, servis en entrée des grandes réunions familiales. Les tranches de saucissons et saucisses alternaient avec celles de jambons, cuits et secs, autour d’un somptueux pâté. Les tranches d’andouilles s’alignaient aussi et décoraient souvent de leur robe noire le tour du plat. Les radis, beurre, cornichons et le persil coloraient joyeusement le tout.
C’était, sans aucun doute, le temps d’un certain excès, mais surtout celui de la symbolique de la sécurité et de l’abondance préservée au sein de la famille. Dans le même esprit de partage, l’andouille reste parfaite en apéritifs, en pique-nique, et toujours en entrée, en tranches fines avec une salade verte, fraîche et craquante.
Plats gourmands à l’andouille
Si on la cuit entière, il faut veiller à l’inciser légèrement pour qu’elle n’éclate pas. L’andouille grillée est un grand classique.
Poêlée en tranches un peu épaisses, l’andouille apprécie de rissoler avec des pommes fruits et de l’oignon. On la sert de cette manière accompagnée d’une purée de pommes de terre légèrement aillée et persillée, relevée d’une pointe de muscade. C’est un régal, apprécié par les petits et les grands. Elle trouve naturellement sa place sur une galette de sarrasin avec une sauce au fenouil ou à la sauge. La crêpe, goûteuse, est servie avec un blanc sec (Touraine, Graves…).
L’andouille de Vire est à redécouvrir. Légère, goûteuse et bio, elle a toutes les qualités pour plaire encore quelques siècles à l’heure d’un apéritif ou d’un repas convivial.